28 septembre 2006

Corps féminin, petite entreprise

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On entend régulièrement parler dans nos médias de femme-objet, hypersexualisation du corps de la femme et sa marchandisation dans la pub, pornographie ou prostitution. Les médias se contentent généralement d'éclaircir ces faits de société au travers du seul prisme féministe sur les registres connus de l'objectisation et l'exploitation des femmes par un système fait par et pour les hommes: le patri-arcat.

Evacuée donc la question du libre arbitre de la jolie fille qui monnaye sa beauté pour apparaître dans un spot de pub pour un yaourt allégé: elle est tout simplement victime du système patri-arcal qui lui ferait subir une telle pression qu'il lui est impossible d'y résister. Un système qui par définition, profite aux hommes, le téléspectateur matteur qui se rince l'oeil, le patron qui vend ses yaourts, le créateur de pub qui se sucre au passage, aux dépens des femmes, la jolie fille qu'on assimile à la marchandise, la téléspectatrice qui complexe. Les protagonistes sont identifiés d'emblée, on a désigné les victimes et les profiteurs de ce commerce du corps; Tout ça coule de source, on n'y revient plus...

Si ? Donc, à aucun moment, celle qui a compulsé les petites annonces, qui a pris son bus pour se présenter au casting, qui s'est mesurée à une vingtaine d'autres prétendantes et qui tournent en bikini 1 journée payée 900 € net sans compter les droits n'est considérée comme responsable/actrice de son sort.

Ainsi, notre jolie jeune fille peut aller gagner durement sa pitance déchargée d'une éventuelle culpabilité à incarner la femme-objet, la dictature du corps parfait, la marchandisation du corps féminin, au contraire elle est encouragée par le discours ambiant à se sentir pleinement victime, consciente de son exploitation mais impuissante, complice malgré elle d'un patri-arcat tout puissant au profit des hommes, du publicitaire, du fabriquant de yaourts et du téléspectateur lubrique.

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