08 octobre 2006

Egalité à la carte

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Le féminisme actuel a une conception particulière de l'égalité, paradoxale même si on se rappelle pour quoi il est censé lutter. Ses militant(e)s prônent la fin des discriminations entre hommes et femmes tout en réclamant une parité qui doit être selon certaines imposée, selon d'autres facilitée (pour celles qui trouve l'imposition trop ostensiblement sexiste) là où les femmes sont sous représentées particulièrement dans des fonctions de pouvoir ou très valorisées telle la politique ou pour des sièges dans les comités d'entreprises. La possibilité d'une plus grande mixité dans des métiers privilégiés donc d'hommes tels que chauffeurs routiers, éboueurs, terrassiers, déménageurs, maçons, égoutiers n'est, quant à elle, jamais évoquée. Pourtant ce mouvement lance régulièrement des appels vibrants pour une plus grande mixité dans tous les aspects de la société alors que ses propres effectifs militants sont composés pour l'essentiel de femmes et qu'il se nomme féminisme, terme pour le moins exclusif à un sexe. A t'on déjà vu un mouvement antiraciste s'appeler noiriste, blanchiste ou beuriste ?
Aujourd'hui, par défaut les féministes sont véritablement seules habilitées à indiquer dans quel sens pousser les curseurs de l'égalité entre hommes et femmes. Ainsi elles sont en position de monopole pour proclamer ce qui constitue une discrimination sexiste et ce qui ne l'est pas comme de choisir de mettre en avant tel ou tel fait de sexisme tout en en ignorant d'autres selon les besoins de la cause féminine.
Comment un mouvement qui nous explique avec force indignation que le sexisme résulte d'un système privilégiant un sexe sur l'autre peut-il prétendre vouloir mettre en place un modèle de société débarrassé de toute discrimination sexiste alors qu'il se caractérise par un total gynocentrisme ?

06 octobre 2006

Un casse-tête un peu casse-couilles

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Dans le discours féministe, la galanterie aurait pour fonction de maintenir les femmes dans la dépendance physique des hommes ainsi que de permettre à ceux-ci d'entreprendre une drague plus poussée en s'abstenant du consentement véritable de leurs "proies". La galanterie viserait à maintenir l'idée chez les femmes qu'elles sont trop faibles pour porter des choses lourdes, pour se défendre ou pour ouvrir une porte seules quand il ne s'agit pas d'un prétexte pour matter les fesses de celle à qui on aura concédé hypocritement le passage.
Ainsi un homme qui accepte de faire le larbin, de se prêter aux attentions toutes galantes, agirait en fait pour des fins moins gratuites et moins avouables qu'en apparence en manipulant sa victime de telle sorte qu'elle ne soit plus en mesure de refuser des avances sexuelles ultérieures ou pour servir un enjeu plus global et concerté d'infériorisation des femmes.
Dans les magazines féminins, c'est un tout autre son de cloche. On déplore la disparition de la galanterie, on se demande "Où sont passés les vrais hommes ?". A lire les articles de ces magazines, les hommes seraient de plus en plus goujats, n'oseraient plus aborder les femmes, ne voudraient plus coucher le premier soir etc.
Bon admettons.
Un jour, je me dirige vers la lourde porte battante d'une galerie commerciale, je la pousse et jette un coup d'oeil derrière moi comme d'habitude. L'individu qui me talonne est une femme ! Panique. Que fais-je ?
Je lui tiens la porte au risque de passer pour un séide du patriarcat ou pour un dragueur lubrique ?
Je laisse la porte se refermer sur son nez en oubliant toute courtoisie voire toute galanterie ?
A t'elle une tête à lire Elle ou celle d'une Chienne de Garde ?
Je fais appel au coup de fil à une amie, au 50/50 ou à l'avis du public féminin ?

Conclusion: Baissons les yeux, jouons l'indifférence et attendons que les théoriciennes du masculin s'accordent sur ce que nous, mâles, pensons et sur comment nous devons nous comporter en présence de femmes. Après tout, ce ne sont pas nos affaires. Si ?